Biesheim avant 1700.
Très vieille place d’occupation humaine, la commune actuelle de Biesheim a été habitée par des Celtes dès l’âge du fer. Des urnes, bracelets et autres céramiques ont été trouvées lors des fouilles menées sur le ban communal.
Camp
romain très important de 58 av-jc à 406 ap-jc , il est idéalement situé sur
la voie menant de Bâle à Strasbourg (actuel CD 468), et a proximité d’un
passage sur le Rhin menant à Mons Brisiacus.
Il sera abandonné lors de la chute de Rome (406) puis reconstruit des
siècles plus tard (800 ?) sous le nom de Oedenburg.
Citée depuis 900 dans les chroniques, Biesheim est orthographiée de plusieurs façon : Büssheïm, Büssisheim, Biessen, et Büssen dans le document le plus ancien consultable aux ADHR (15 J.1877).
Une des plus anciennes cartes connues où figure Biesheim est celle de Sébastian MÜNSTER dans Ptolemaus-Geograpica (document fourni par M. Uwe FAHRER, stadtarchiven Alt-Breisach).
Rattachée à la France en 1648 (traité de Westphalie), Biesheim, incendié en 1638 par les « Suédois » du Général DE MERCY, de nouveau fortifiée en 1643, fut entièrement détruite ainsi que Volgelsheim pendant le siège de Brisach en 1674 par les impériaux (guerre de Hollande). Les habitants se réfugièrent dans des huttes de paille sur une île du Rhin où sera édifiée à partir de 1675 la Ville Neuve Saint Louis ou Ville Neuve Brisach.
Ville Neuve Brisach sera le siège éphémère du Conseil Souverain d’Alsace (après son départ de Ensisheim et avant son transfert vers Colmar en 1699).
Cette agglomération fortifiée et protégée des crues du Rhin aura près de 330 maisons et 2000 habitants en 1698 y compris ceux de Biesheim venus après 1675.
Elle était protégée par deux forts :
- le fort Mortier (seul vestige actuel de
cette époque) ancien St Jakobs Schantze.
- le fort St Jacques ou fort des Cadets ou « fortis inter pontes « (académie
militaire de jeunes nobles) ancien Italiener Schantze
Dans les
registres paroissiaux avant 1679, les RP Augustins la nommaient Villa Nova
ou villa nova St Louis. En 1698, la dénomination ville neuve est difficile à
situer entre l’ancienne ville neuve et la nouvelle de Neuf-Brisach.
Entre 1685 et 1690, la mention « ex Bissen » apparaît quelquefois ce qui
prouve que le village de Biesheim restait habité, et qu’il y avait même un
cabaretier (GOLDMANN Jean Georges).
De nombreux actes mettent en relief la forte présence de membres du Conseil
Souverain d’Alsace (200 personnes environ) avec des signatures illustres :
de ANDLAU, de BOISGAUTHIER, SERIGNON, Le LABOUREUR, BERTHIER, de SALOMON,
GOME, de KLINGLIN, QUEFFEMME, SERRAFONS, ZIPPER d’ANGENSTEIN etc. et toute
une cohorte d’employés et domestiques de ces illustres personnages.
Suite aux décisions du traité de Ryswick en 1698, Ville Neuve Brisach sera
détruite et Biesheim reconstruite en partie avec les matériaux récupérés. Le
CSA y siégea une dernière fois le 10/5/1698 et le 22 du même mois inaugura
sa première session à Colmar.
A cette date sera également édifiée Neuf-Brisach sur plan de Vauban,
dernière place forte de ce type en France. Des matériaux de l’ancienne Ville
Neuve Brisach seront utilisés pour la construction.
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Vauban, constructeur de la ville Neuve Brisach, du fort Mortier, du Rheinthor à Vieux Brisach et de Neuf Brisach |
De Tarade architecte et conducteur des travaux |
Vogelgrün est l’annexe de la paroisse depuis 1715 et les actes de naissance, mariage et décès de cette commune figurent sous Biesheim jusqu’en 1792.
Peu de patronymes cités dans les actes avant la guerre de 30 ans (1618-1648) ne subsistent à l’heure actuelle à Biesheim.
Seuls les patronymes HAUMESSER, VOEGELIN , FUCHS, MULLER, MEYER, AMANN et OBERLIN (OBERLÉ) étaient déjà présents.
La période 1640-1700 voit un afflux massif d’étrangers. Les mariages célébrés à la Ville Neuve en sont la preuve puisqu’ils concernent à 80 % des personnes étrangères au village dont il ne devait subsister que très peu d’habitants. Les seuls familles encore présentes à l’heure actuelle sont : BOELLINGER, KEHRMANN, MARBACH, HUG, MAURER, BIELLMANN, MEYER, MULLER, WEISS.
Les bourreaux cités à la ville Neuve et à Biesheim.
Quelques familles de bourreaux (carnifex) étaient établies sur place ainsi qu'à Vieux Brisach. Les unions se faisaient fréquemment entre fils et fille de bourreaux.
BENGLER Thiébaut : Maître des hautes œuvres à Marckolsheim en 1680
ELCHINGER Jean : Maître des hautes œuvres à Vieux-Brisach en 1635
ERICHINGER Jean Martin : Maître des hautes œuvres à Vieux-Brisach en 1670
FEIND Jean : carnifex à Neuf Brisach en 1740
GINDER Melchior : Maître des hautes œuvres à Vieux-Brisach en 1714, carnifex à Biesheim, époux de OSTERTAG Marie Barbe fille d'une famille de bourreaux.
GINDER Jean Georges : Maître des hautes œuvres à Bâle, converti à Vieux Brisach en 1692, époux de ERICHINGER Catherine fille de bourreau
MENGUS Jean Georges : Carnifex servus à Vieux-Brisach en 1706
MENGUS Georges Frédéric (fils du précédent) : Carnifex à Neuf Brisach en 1740
MENGUS Georges Frédéric (fils du précédent) : Carnifex à Châtenois en 1776
SEIDLER Georges Frédéric : Carnifex ex veteri Brisaco en 1685
STOECKLIN Jean
Georges : carnifex à Biesheim en 1740 et Vieux Brisach en 1748
Les auberges ou cabarets souvent citées
Il y eut plus de 20 cabarets ou auberges différentes citées dans les registres entre 1675 et 1700. Certains disparurent avec la Ville Neuve Brisach, d’autres se recréèrent à Biesheim, au fort Mortier (la grande perche) ou à Vieux Brisach.
L’auberge au pied de Bœuf (ad Pedes Bovum)
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1686-1691 Ville Neuve Brisach |
CLAUSS Jean |
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1691-1729 Ville Neuve puis Biesheim |
WEISS François (praetor) |
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1729 – 1735 Biesheim |
WEISS Jean Georges (fils du précédent et praetor) |
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1739-1742 Biesheim |
EHRARD François Jérôme (praetor) |
L’auberge au Soleil (ad Solem)
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1685 Ville Neuve |
SALE Isaac de « Foceur en Goulois » |
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1686-1690 Ville Neuve |
LEBRIS Pierre (mari défunt de EICHEN Verena qui épouse ABEND Philippe Jacques) |
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1690-1720 Ville Neuve Brisach puis Biesheim |
ABEND Philippe Jacques |
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1752-1753 Biesheim |
ABEND Jacques Bernard (fils Philippe Jacques) |
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1772-1780 Biesheim |
ABEND Philippe (fils de Bernard) |
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1781-1827 Biesheim |
ABEND François (fils de Philippe) |
L’auberge de la Croix Blanche (ad crux alba)
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1676 Ville Neuve Brisach |
ANGSTENBERGER Jean Georges |
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1679 Vieux Brisach |
DEPOT Guillaume |
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1679 Ville Neuve Brisach |
ROLL Pierre François (de Savoie) |
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1689-1700 Ville Neuve Brisach, 1706 Vieux Brisach |
GUMARD Pierre |
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1696 Ville Neuve Brisach |
BROCK Pierre (également chaudronnier) |
Autres auberges citées: La Croix d’Or, au Bouc, à la Poste, à l’Aigle d’Or, à la Carpe, à la Clef, au Clou, à la ville de Pologne, à l’Ours Noir, au Renard, au Saumon, au Chameau, au lion d’or, au raisin, à la poste, à la licorne, au 4 fleurs de lys etc.
Les registres paroissiaux du Fort Mortier
Les registres du fort commencent en 1702 et se terminent en 1749 (le dernier acte, célébré par Jean Jacques GONDARD, est le mariage le 27/7/1749 entre SCHIRMANN Catherine et REDON Charles).
On y enregistre 87 naissances de 1707 à 1749, 72 mariages de 1707 à 1749, 108 décès de 1702 à 1749.
La population du fort est essentiellement composée de militaires invalides, souvent d’un âge avancé.
La salubrité des lieux ne devait pas être reluisante puisqu’une très forte mortalité des enfants nés dans la place est constatée.
Le fort hébergeait les militaires ou pensionnés, les employés civils étaient logés dans des baraques devant le fort. Il était également doté d’une église et d’un cimetière.
Ces registres, ainsi que les relevés des familles alsaciennes de Vieux Brisach de 1640 à 1714, ont fait l’objet d’une publication distincte.
Anecdotes et curiosités relevées dans les registres paroissiaux.
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1670-1730 |
Tous les soldats mariés ont un nom de Guerre "dit,,,," |
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1681-1684 |
pas de prénoms et patronyme de la mère lors des naissances, certains impossibles à relever. Aucune parenté citée dans les décès. Le curé a manifestement recopié d’un autre registre en oubliant certaines données. |
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Septembre 1685 |
Le 9/9/1685 est né BECHTOLD Claude François. Le 11/9/1685 est née sa jumelle Marguerite |
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1691 |
Hécatombe d'enfants de 1691-1698, Actes signés par Pierre DELACHAUX instituteur et Jean Henri STAPPFLER marguillier. |
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1691 |
le 6 9 1691 décède à Biesheim Pierre Dominici, maçon venu d'Italie près de Novarre |
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1694 |
Mariage illustre le 18/2/1694 de Le Laboureur président du CSA. |
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1695 |
Incendie dans un moulin à soufre à Vieux Brisach; deux décès à la Ville Neuve (WERLE Jean et CHASSAGNE François) |
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1698 |
Hécatombe de soldats "irlandois" du rgt. de dragons d'Adlone |
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1699 |
entre 1699 et 1700 nombreux mariages de soldats d'Auvergne (Ouergne) |
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1699 |
en 1699 afflux de marchand de Flandres et région de Belfort |
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1699 |
le 12 1 1699, au mariage de LORIMIER Pierre, le curé SCHWARTZ indique comme épouse La Noire Marie Françoise (en réalité SCHWARTZ), il a aussi baptisé GRABER Anne Marie dont le père s'appelle DEFOSSE. |
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1699 |
Plusieurs mariages inscrits puis annulés par rayures |
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1699 |
décès de 3 centenaires |
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1699 |
Neu Brisach signalée pour la première fois dans l’acte de naissance de BOURGEOIS Nicolas le 8 juin 1699 |
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1701 |
Baptêmes dits "à Biessenheimb" à partir du 25 mars 1701 |
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1700-1703 |
Les décès des habitants de Neuf Brisach sont enregistrés à Biesheim (pas de cimetière ?) |
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1703 |
le 5 juin 1703 mariage de CANON Pierre, boulanger à Neuf-Brisach et STUDER MM fille d'un faiseur de tuiles ; en dessous est annoté : ils se sont séparé le 4 juin 1703 par mains de notaire |
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1707 |
Début des registres au Fort Mortier tenus par de WENNOT recteur de Vieux Brisach |
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1714 |
le 5 2 1714 le mariage entre THADER Jean Georges de Hamellburg et SCHALLER Elisabeth a été annulé car THADER JG était déjà marié à LANDAU |
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1715 |
Inauguration de l'église St Jean Baptiste à Biesheim le 16 4 1715 après un début de construction en 1701. |
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1730 |
Mariages de personnes du fort Mortier suite à vacance due au décès du curé de MARCHURAY |
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1738 |
Baptême le 15/6/1738 d'un enfant juif fils de BLOCH Moise de Wintzenheim décédé |
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1740 |
GINGLINGER Mathias (1715-1791) a eu 3 femmes et deux enfants illégitimes de femmes différentes. |
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1754 |
Naissance le 11-11-1754 de Joseph Martin CLAUSEWIZ de Jean Michel soldat instructeur; un lien avec Carl von CLAUSEWIZ ? |
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1757 |
Le 31/8/1757 enregistrement d'une naissance juive illégitime |
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1759 |
BECKERT Gervais a eu en 1759 3 enfants : le 27/10 1 enfant de sa femme RINDERKNECHT Anne Marie et des jumeaux de sa maîtresse HELFFERT Catherine le 15/12/1759 |
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1773 |
Le 7 5 1773 : mariage de GÜTLING Marc avec Worms Françoise Jeanne juive |
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1776-77 |
Terrible épidémie qui décime de nombreux enfants. |
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1777 |
Décès le 19/1/1777 de de COOKE Daniel capitaine irlandais réformé de 80 ans |
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18/10/1792 |
Premier acte en français |